05 août 1992,
09h20 environ,
Autoroute 432, Milan.

Le soleil, en ce début de matinée, commençait déjà à faire réellement augmenter la température sur l'autoroute n°432, à hauteur de Milan. La famille Cavollo, confortablement installée dans leur nouvelle Audi tout juste sortie de chez le concessionnaire, ayant décidé de partir en vacances dans le Sud de la France, se dirigeait vers Monaco. Les parents de Aaron, Alessandra et Bryan, étaient enjoués à l'idée de faire un petit séjour en France, pays qu'ils aimaient tant. Ils y étaient déjà allés, sept ans auparavant, sans leur fils puisqu'il n'était pas encore né. C'était en 1889, six mois après leur rencontre. Ils s'étaient justement rencontrés pendant leurs études, en Angleterre. En effet, tous les deux étudiaient dans une grande université réputée. Lui n'habitait pas très loin, à Londres, tandis qu'Alessandra venait de Venise. Ca avait été le coup de foudre, et ce voyage en France, fut le premier d'une longue série.
Sept ans après, un mariage et un enfant avec, ils avaient décidé d'y retourner pour la beauté des lieux mais cela s'annonçait plus difficile que prévu. En effet, le petit garçon de 5 ans commençait déjà à rechigner, il avait trop chaud, il s'ennuyait, et il avait soif.

Puis, plus rien. Le néant.


Aaron «Papa? Maman? Réveillez-vous!

Le petit garçon pleurait depuis déjà une vingtaine de minutes quand les secours arrivèrent. Par chance, il n'avait rien, il pleurait car il avait eu peur et que ses parents ne lui répondaient point. Ils ne répondaient pas aux appels de leur fils tout simplement parce qu'ils étaient morts. Sur le coup.
En effet, alors qu'ils roulaient paisiblement sur la voie centrale, un poids-lourd à contre-sens se dirigeait vers eux. Bryan avait bien essayé d'esquiver le véhicule, mais c'était déjà peine perdue. Leurs vitesses respectives -bien que ne dépassant pas les réglementations- étaient beaucoup trop importantes pour pouvoir s'arrêter avant.
C'est ainsi que Bryan et Alessandra perdirent la vie, laissant Valentino orphelin, par la faute d'un conducteur complètement inconscient qui avait sans doute bu un verre de trop.

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Aaron fut placer en famille d'accueil, il allait mieux mais tout le monde savait qu'il garderait toujours ce traumatisme en lui. Il ne parlait jamais de lui, ni de ses parents, c'était beaucoup trop douloureux. C'était un garçon réservé, un peu timide sur les bords. Il avait d'excellents résultats scolaires mais il ne voulait pas poursuivre d'études supérieures, car cela représentait une perte de temps. La vie était courte, imprévisible, et il fallait en profiter un maximum avant qu'elle ne s'arrête, d'une minute à l'autre. C'est donc après avoir décroché un bac S avec mention bien à 17ans, qu'il se retrouva sur le marché du travail. Il n'avait pas vraiment d'idées de métier, ou de petit job, alors il essaya un petit peu tout les emplois: serveur, animateur, dans l'evenementiel, cuisinier, livreur.. Après ces années de galère il tomba sur une annonce de New Start School. L'annonce était claire, ils recherchaient un palefrenier de toute urgence. Le jeune homme sauta sur l'occasion et appela sur le champs, il fut pris dans les jours qui suivirent, alors qu'il n'y avait même pas eu d'entretien d'embauche. D'un côté, cela l'avait franchement arrangé, il n'allait pas devoir expliquer comment et pourquoi il en était arrivé ici. En plus il se réjouissait de cet emploi car les chevaux, c'était à peu près toute sa vie. Il n'avait que ça, depuis la disparition de ses parents. En 22 ans, il avait su évolué et même décrocher son galop 7 brillamment. Il n'avait jamais eu de cheval à lui, faute de moyen. Oui car, même si ses parents étaient fortunés de leur vivant, Valentino n'avait rien touché de leur héritage. Il avait décidé de l'utiliser pour financer leur enterrement, leur cercueil et leur tombe, dignement. Le concept de l'académie lui plaisait, et d'un côté il se disait qu'il avait peut-être trouvé sa place. Certes, il n'avait jamais fait de prison, il n'était pas drogué et il n'était pas non plus un fils à papa, mais il portait en lui un traumatisme. Un quelque chose au fond de lui qui le suivrait toute sa vie.