Le nom de cette jeune femme, parfaitement ordinaire, n’est auréolé d’aucun prestige et souillé d’aucune faute. Kevins, tout simplement.
Lara et Diane sont ses deux prénoms ; mais ceux qui la connaissent réellement savent qu’elle en préfère l’un à l’autre. Diane elle est, Lara elle reste.
« Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde. » La demoiselle se contente fort humblement d’être appelée Diane par ses proches.   Élève mâture et expérimentée peut-être, mais élève tout de même ; chacun à sa place, et les cours seront bien donnés.    
Il est trois sortes de classe : la basse, dans laquelle chaque jour devient un combat ; la haute, dans laquelle chaque voie est pavée d’or ; et la dernière, celle à laquelle appartient Diane, ni riche ni pauvre, ni prestigieuse ni décadente.
À cette question, la jeune femme vous répondra qu’elle n’est guère plus renseignée que vous ; elle est et a toujours été une vierge farouche.

Bien que la demoiselle paraisse tant physiquement que psychologiquement âgée, elle approche en réalité de ses dix-huit ans.
La date est gravée au fer rouge dans son esprit : 17/09/1996. Combien de temps encore coulera sous les ponts avant qu’une deuxième date ne vienne fatalement s’y joindre ?
Diane transporte avec elle un bien lourd bagage : venue au monde à Paris, en France, elle a déménagé de nombreuses fois par la suite.
Imprégnée de la culture de nombreux pays, elle reste néanmoins dans son cœur comme sur ses papiers d’identité une Française.  
Respectueuse de son corps, la jeune femme a refusé de le modifier ; ni boucles d’oreille ni piercings vous ne la verrez jamais porter. Une fine cicatrice barre en revanche son omoplate gauche, souvenir d’une chute à cheval. Pour le reste, elle aime attacher ses cheveux dans un chignon lâche pour pouvoir enrouler ses mèches désordonnées autour de son doigt lorsqu’elle se sent nerveuse – ce qui arrive fréquemment. Dans ces occasions, elle mordille souvent sa lèvre inférieure, qu’elle tente ensuite de réparer à grands coups de baume.